Page 5 - helicobacterpylori
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8) Quel taux d’éradication espérer avec les traitements de première ligne? De
combien de lignes de traitements différents disposons nous? Quand faut-il
demander un antibiogramme pour tester la sensibilité du germe à la
clarithromycine et aux quinolones? (voir algorithme à la fin)
En l’absence de résistance à la clarithromycine les taux d’éradication d’HP avec le
traitement séquentiel ou le Pylera sont identiques de l’ordre de 85%. Dans une zone
où la résistance à la clarithromycine est élevée comme en région parisienne, le Pylera
peut-être préféré en première ligne. Il est incontournable en cas d’allergie à la
pénicilline (voir tableau).
En cas d’échec de l’éradication il faut prescrire l’autre traitement de première ligne
et revérifier un mois plus tard son efficacité par un nouvel Hélikit
Ensuite, après un 2ème échec, l’association IPP, amoxicilline 1g, levofloxacine 250mg
(Tavanic), matin et soir pendant 10 jours est recommandée en 3ème ligne. Mais la
fréquence de la résistance aux quinolones (20%) fait conseiller aujourd’hui la
réalisation d’un antibiogramme sur les souches d’HP par de nouvelles biopsies lors
d’une autre gastroscopie. Cette méthode est invasive et assez malaisée à réaliser, les
biopsies devant être portées immédiatement en bactériologie.
En cas de résistance ou en cas de nouvel échec, il reste en 4ème ligne l’association IPP,
amoxicilline 1g, rifabutine 150mg (Ansatipine), matin et soir pendant 10 jours.
En cas d’allergie à la pénicilline il faut passer d’emblée en 2ème ligne à l’association
IPP, levofloxacine 250mg et rifabutine 150 mg, matin et soir pendant 10 jours.
Il est inutile de redonner un traitement qui a déjà échoué.

9) Faut-il vérifier l’efficacité de l’ éradication? Quand et par quel test? Peut-on se
(re)contaminer à l’âge adulte?
Oui, l’éradication doit être confirmée par un test non invasif recherchant la présence
réelle du germe c'est-à-dire le « breath-test » Helikit (et non la sérologie)
Il faut le faire au moins un mois (certains conseillent 2 mois) après la fin du
traitement antibiotique et sans prise d’IPP les 2 semaines précédentes. Le jeûne,
l’expiration profonde lors de sa réalisation (et non la ventilation de l’espace mort)
sont impératifs car un résultat engage pour toute la vie.
En effet en France à l’âge adulte, les réinfestations comme la contamination des
adultes naïfs, sont exceptionnelles, inférieures à 0,5% par an.
La primo-infection par HP se fait avant l’âge de 10 ans sur le mode oral entre enfants
ou de parents à enfants. Elle est plus fréquente, comme la réinfestation, dans les
pays du tiers monde où le portage d’HP peut atteindre 80% de la population.
En France 30% de la population est contaminée (proportion supérieure après 60 ans).

10) Le traitement anti HP et la surveillance de son efficacité nécessitent-ils d’être
prescrits par le médecin traitant, par un gastroentérologue, ou par les deux?
Le médecin traitant, éventuellement conseillé par le spécialiste, peut prescrire les
deux traitements de première ligne. Il faut expliquer précisément lors d’une
consultation, les modalités de la prise, penser à donner double dose d’IPP et
confirmer l’éradication par un « breath-test » Hélikit. Ne pas redonner un traitement
ayant échoué. Après 2 échecs (un seul chez l’allergique à la pénicilline), il est conseillé
d’adresser au gastroentérologue qui décidera s’il faut refaire ou non une
gastroscopie avec biopsies pour antibiogramme ou prescrira un traitement de 3ème
ligne probabiliste.
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