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COLOSCOPIES IDEALES

1) Pourquoi les exigence sur la qualité de la coloscopie ont-elles changé?
Dès 1980 les endoscopistes japonais découvraient régulièrement des polypes coliques
plans, différents des polypes pédiculés. Ils les retiraient même si ces polypes plans
étaient considérés comme hyperplasiques et inoffensifs.
Dans les années 90, grâce à l’essor de la vidéoendoscopie électronique, les polypes
plans s’avèrent être aussi fréquents chez les occidentaux qu’au Japon.
Et lorsque la lumière de leur glandes est crénelée ou « festonnée », ces polypes
hyperplasique se révèlent susceptibles de dégénérer.
Les polypes festonnés (serrated adenoma) sont considérés aujourd’hui à risque
élevé de cancérisation car contrairement aux adénomes bénins sessiles ou pédiculés
dont les cellules doivent subir plusieurs mutations successives pour se transformer,
les polypes festonnés dégénèrent après une seule mutation. Ces lésions peu ou pas
saillantes sont plus difficiles à voir, nécessitent une préparation parfaite, un œil
exercé et motivé. Leur ablation est souvent plus difficiles. Ils siègent plutôt dans le
colon droit (ou colon proximal). La coloscopie virtuelle les dépiste rarement.
Simultanément en 2000 l’américain Lieberman prouve que la rectosigmoïdoscopie
de dépistage ne prévient pas suffisamment les cancers coliques droits car le polypes
sentinelles du rectosigmoïde manquent souvent. En conséquence depuis 2001 aux
USA, une coloscopie totale prophylactique du cancer colo-rectal (CCR) est prise en
charge pour les adultes de plus de 50 ans tous les 10 ans. Lieberman montre aussi que
30% des hommes et 20% des femmes sont porteurs d’adénomes coliques à 60 ans.
A la même époque plusieurs études insistent sur les polypes manquées lors d’une
coloscopie. Lorsque l’examen est refait juste après par un autre opérateur, 20% de
polypes supplémentaires peuvent être découverts.
En 2006 un travail paru dans le New England Journal of Medecine compare
l’efficacité de 12 gastroentérologues expérimentés dans les dépistage des polypes
rectocoliques chez plus de 8000 patients. Lorsque l’exploration du colon au retrait
dure plus de 6 minutes l’opérateur trouve 3 fois plus d’adénomes que lorsqu’elle se
fait plus rapidement.
En 2008 une étude canadienne rétrospective de l’Ontario montre que 6% des
patients ayant un cancer colorectal avaient eu une coloscopie dans les trois années
précédentes avec une prédominance de cancer du colon droit. Des lésions pré-
néoplasiques droites ont donc été ratées ou mal retirées même s’il est admis qu’une
petite proportion de ces cas est la conséquence d’une dégénérescence accélérée.
Enfin en 2010 une autre étude canadienne du Manitoba ne trouve pas de réduction
significative du nombre de cancer coliques droits après coloscopie préventive. Si l’on
exclut les coloscopies faites par les chirurgiens et les internistes (ce qui est courant au
Canada) pour ne garder que celles faites par des gastroentérologues, l’effet préventif
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