Hypertrophie bénigne de la prostate

19ème Journée de Cochin

TRAITEMENT - MODE D’EMPLOI EN 2008
Pr Marc ZERBIB
Hôpital Cochin – Paris

Il est maintenant acquis que l’hypertrophie bénigne de la Prostate (HBP) est une maladie, certes bénigne, mais évolutive avec un risque au long cours de détérioration vésicale et voire, à terme, de la fonction rénale. Au cours de l’histoire naturelle de l’HBP, tout patient symptomatique est menacé Evènements indésirables au cours du temps : infection urinaire, apparition d’un résidu post-mictionnel, calcul de vessie, rétention aiguë d’urine.

Plusieurs études internationales ont démontré que l’on pouvait lutter efficacement contre la dégradation de la fonction vésicale et, à terme, l’apparition d'événements indésirables en instituant relativement tôt un traitement médicamenteux, qui améliore à terme les symptômes cliniques et donc la qualité de vie, et qui surtout, met à l’abri de complications évolutives a long terme.

Pendant plusieurs années, le traitement préconisé était une monothérapie basée sur les alphabloquants, en cas de petite prostate, ou sur les inhibiteurs de la 5 alpha-réductase en cas de grosse prostate.Des études plus récentes ont démontré que l’association médicamenteuse alpbabloquant et inhibiteur de la 5 alpha-réductase permettait de manière statistiquement significative d’éviter le recours à la chirurgie et de diminuer les événements indésirables évolutifs sus-cités.

Il se pose donc actuellement de remettre en ordre des indications thérapeutiques face à cette pathologie fonctionnelle par utilisation le plus souvent possible d’une bi-thérapie mais en étant conscient également des effets secondaires possibles de ces traitements et de l’intérêt pour le patient d’une telle thérapeutique au long cours face à une éventuelle chirurgie, qui permet le plus souvent de le guérir définitivement en arrêtant toute prise médicamenteuse.

C’est dire l’importance du dialogue médecin-patient pour évaluer les bénéfices et les risques de toute indication thérapeutique.