La Coqueluche en 2007

Journée de Cochin - Novembre 2007

Diagnostique et prévention

La coqueluche est une maladie bactérienne respiratoire, strictement humaine et très contagieuse. Ce n'est pas une maladie pédiatrique et elle peut atteindre l'homme à n'importe quel âge.

Unité de Prévention et Thérapies Humaines, URA CNRS 3012, Centre national de Référence de la coqueluche et autres Bardetelloses - Institut Pasteur Paris

Elle est très sévère et peut même être dramatique pour les nourrissons et les personnes à risques tels, les femmes enceintes et les seniors. C'est une maladie pour laquelle la vaccination intensive des nourrissons et enfants a diminué considérablement la mortalité et la morbidité chez les jeunes enfants mais a modifié l'immunité de la population en général. Il y a eu passage d'une immunité attribuable seulement à l'infection avec rappels naturels tout au long de la vie à une immunité vaccinale.

Ce changement a des conséquences importantes sur la protection vis-à-vis de l'infection, les caractéristiques cliniques de la maladie, et sa transmission. Dans les populations vaccinées une transmission adultes-adolescents vers nouveau-nés est observée alors qu'une transmission enfants à enfants est observée dans les populations non ou peu vaccinées.

Ce changement est principalement dû à l'immunité vaccinale qui diminue (tout comme l'immunité infectieuse) au cours du temps et à une absence de rappel naturel ou vaccinal chez les adolescents et chez les adultes anciennement vaccinés ou infectés.

Pour cette raison, il est important d'utiliser des diagnostics biologiques pour confirmer l'infection. Ces diagnostics sont la culture et la PCR en temps réel à ne pratiquer que pendant les trois premières semaines de toux et la sérologie après trois semaines de toux si aucune vaccination n'a été pratiquée dans les trois dernières années. Dans le cas du diagnostic sérologique seuls les anticorps anti-toxine de pertussis sont spécifiques de la coqueluche.

En raison du changement de transmission de la maladie et grâce à la mise au point de nouveaux vaccins coquelucheux sous-unitaires, mieux tolérés, des rappels vaccinaux ont été introduits en 1998 pour l'adolescent et en 2004 pour les jeunes adultes en France.