Pompe à insuline

Dr Ronan ROUSSEL

Service d’Endocrinologie Diabétologie Nutrition- Hôpital BICHAT Unité INSERM U695
«Déterminants génétiques du diabète de type 2 et de ses complications vasculaires»
Université Paris 7 – Université de Médecine Xavier BICHAT-
16 rue Henri Huchard - 75722 Paris cedex 18
19ème Journée de cochin

La prise en charge du diabète a été bouleversée il y a 15 ans avec la publication des résultats du DCCT, qui démontraient le bénéfice associé avec un traitement intensif de la glycémie dans le diabète de type 1.

Cette intensification reposait sur un objectif strict, le recours à un schéma mimant au mieux la sécrétion physiologique d’insuline, et la multiplication des contrôles glycémiques.

Ceci étant étendu au type 2 avec UKPDS, la stratégie thérapeutique aboutissant elle aussi à un régime d’insulinothérapie intensifiée, associée, dans la mesure du possible, à la Metformine.

L’administration d’insuline mimant la physiologie (une insulinémie maintenue à un taux stable et faible à distance des repas, une élévation rapide, importante et brève au moment des prises alimentaires glucidiques) a pris le nom de schéma basal-bolus.

Il s’est imposé pour des raisons d’efficacité et de commodité pour les patients, la dissociation entre « l’insuline de base » et l’insuline des repas permettant de moduler et l’horaire et la composition de ceux-ci.

Plutôt que d’imposer au patient de s’adapter à son insulinothérapie, il devenait possible d’adapter l’insulinothérapie au mode de vie du patient, dans des limites que beaucoup estiment raisonnables.

L’administration de l’insuline par pompe (perfusion continue, sous-cutanée d’insuline à faible débit en permanence, et à fort débit transitoire lors de la réalisation des bolus) a été une aide considérable pour les patients et continue à l’être, grâce aux progrès de miniaturisation et de sophistication, bien que concurrencée par les insulines génétiquement modifiées disponibles depuis une dizaine d’années, administrables par une injection sous-cutanée à l’aide de stylos à insuline.

L’apport des pompes a été réévalué régulièrement dans des populations diverses : les diabétiques de type 1, adultes ou enfants, mais également les diabétiques de type 2 dans certaines situations en tirent bénéfice.

C’est une modalité parmi d’autres, dont l’indication est discutée avec le patient, en se fixant des objectifs d’efficacité et de sécurité qui seront évalués régulièrement.

Dans un futur proche, leur couplage sera possible à des systèmes de mesure en continu de la glycémie.
Ces systèmes doubles (administration continue d’insuline-mesure continue de la glycémie, moyennant des algorythmes d’adaptation automatique des doses) permettront de disposer de véritables pancréas artificiels externes.